1er
Septembre 2004
Chers
confrères
L'Index
2004 montre que les
frères sont à peu près 10% de la Société.
Ce pourcentage n'a guère changé ces 30 dernières
années. La province d'Océanie a 32 frères sur un
total de 205 profès, et 26 d'entre eux sont nés
en Océanie. La Nouvelle-Zélande a 23 frères, Atlanta
14 et l'Allemagne 10. Dans les autres provinces
leur nombre est petit ou très petit. Il n'y a aucun
frère dans nos districts.
Voulant
savoir pourquoi plusieurs unités de la Société ne
portent que peu
d'attention aux frères dans leur pastorale des vocations,
j'ai entendu trois sortes de remarques. Tout d'abord
il m'a été dit qu'en plusieurs endroits le sacerdoce
permet d'avoir une telle position sociale que de
devenir frère est tout simplement inintéressant.
Il a été aussi noté que notre congrégation a parfois
échoué à intégrer la vocation de frères dans notre
mission commune. Enfin, on a fait remarquer qu'avant
d'inviter des candidats, notre Société se doit d'abord
de comprendre et d'apprécier l'identité des frères.
En
ce qui concerne la première remarque, nous connaissons
tous les ambiguïtés
de la vocation au sacerdoce qui quelquefois est
souhaité pour des raisons de prestige, de profit
et de pouvoir.
C'est ce qu'on appelle le cléricalisme. Dans
le monde occidental, l'Eglise l'a appris à ses dépens
par d'amères expériences, et il n'y a aucune indication
qu'en Océanie, en Afrique, en Asie et en Amérique
Latine il n'en soit pas de même. Or, plutôt que
d'ouvrir la voie au cléricalisme, nous devons donner
le témoignage, à contre courant, de communautés
de prêtres et de frères 'qui sont unis les uns
aux autres par l'affection fraternelle et qui rivalisent
de respect les uns pour les autres' (Rm 12,
10). Aussi, si quelqu'un me disait que sa
culture le pousse à promouvoir la vocation sacerdotale
plutôt que celle de frère,
ma réponse serait : "si
c'est le cas, alors vous devez être deux fois plus
prudent pour accepter des candidats au sacerdoce
et doubler vos efforts pour attirer des frères".
A-t-il
été difficile pour les frères d'être reconnus comme
tels ? J'en ai
rencontré suffisamment pour savoir que le tableau
n'est pas noir et blanc. Beaucoup
d'entre eux sont fiers de leur contribution
à notre mission. (...) Mais j'ai
rencontré aussi des frères qui m'ont parlé avec
franchise des blessures dues à des différences de
traitement. Ces
souvenirs si pénibles doivent être entendus et reconnus.
Mais il n'y a aucune raison pour abandonner l'idéal,
seulement de s'y employer plus sérieusement et de
faire mieux.
Concernant
la question de l'identité, je dirais : ' Les
frères dans notre Société sont des religieux maristes
qui vivent en communauté fraternelle avec les prêtres
maristes et qui mettent leurs vies, leurs dons et
leurs talents au service de la mission commune'.
(...) Ce qui est en jeu est le
service de la 'mission'
plutôt que le
service
des 'prêtres'.
Il existe actuellement tout un éventail de possibilités
pour servir notre mission comme religieux sans être
prêtre et cela
va des services divers jusqu'à l'enseignement et
aux ministères pastoraux.
Il
est évidemment hors
de question,
pour nous, d'opposer
la vocation de frère à la vocation sacerdotale.
Dans la spiritualité de notre congrégation, la haute
estime pour le ministère du sacerdoce va de soi.
A plus forte raison il est très important de ne
pas perdre de vue que la
fraternité est fondamentale pour la vie religieuse
de chaque Mariste.
(...)
En
conclusion, nous avons formulé une orientation qui
sera soumise au CS 2005 :
'Promouvoir la vocation de frère dans la Société
de Marie comme une expression visible de la primauté
de la fraternité dans la vie de tous les religieux'.
(...)
Nous
allons bientôt célébrer le Saint Nom de Marie. Demandons-lui
sa bénédiction pour tous les frères de la famille
mariste qui nous remémorent notre appel commun à
la fraternité.
Jan
Hulshoh
Supérieur
Général
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