Pentecôte
2004
Chers confrères,
(...)
Un grand nombre de confrères parlent de la vie de
leur communauté en termes positifs. Je l'ai noté
au cours de mes voyages. Mais cela n'est pas toujours
le cas. (...)
Qu'une
communauté ait des problèmes n'est pas un argument
contre la vie communautaire.
Comme si la vie commune devait aller de soi. Les
communautés sont composées d'hommes qui ne sont
pas forcément amis les uns avec les autres mais
qui cependant relèvent
le défi de la
vie commune. Vous pouvez aussi avoir des amis dans
une communauté, mais
la fraternité n'est pas la même chose que l'amitié.
Vous choisissez vos amis, les frères vous
sont donnés. Personne ne devient membre d'une
communauté parce qu'il recherche certaines personnes
mais parce qu'il se sait lui-même lié aux autres,
quels qu'ils soient, par le baptême et la
profession religieuse. La
vie commune est donc un acte de foi en l'Esprit
qui, avec des gens d'origines et de conditions diverses,
bâtit une communauté où tous ne font "qu'un
coeur et qu'une âme" (Actes 4, 32). Transformer
nos relations humaines
qui demandent, elles aussi, une conversion, en une
véritable communion est une
démarche exigeante.
(...)
A
la réunion des supérieurs majeurs qui s'est tenue
à Rome en février, notre administration a proposé
d'avoir comme
objectif la formation de communautés d'au moins
4 ou 5 membres.
Cela ne veut pas dire, bien entendu, que les Maristes
qui vivent dans de plus petites communautés ou qui
sont isolés seraient de moins bons religieux. L'expérience
a cependant montré que, quelque part, une
communauté plus nombreuse a certains avantages.
L'interaction communautaire est plus vive et la
continuité de sa vie est mieux assurée : il y a
davantage de possibilités pour la prière commune,
l'Eucharistie, pour les repas en commun, les partages
de la foi et l'hospitalité. De plus, la
communauté est moins vulnérable en interne
et, pour
le monde extérieur, elle donne d'elle-même une image
plus nette. La
majorité des supérieurs majeurs ont approuvé cette
orientation mais certains ont trouvé cette proposition
plutôt irréaliste. Le débat n'est pas terminé.
Ceci,
cependant, ne signifie pas qu'il faille attendre
la fin de la discussion sur la communauté pour s'y
investir. (...) "Vos confrères qui
sont là sont plus importants que votre rêve d'une
communauté qui n'existe pas".
Je
vous souhaite une sainte fête de Pentecôte.
Jan
Hulshof
Supérieur
Général
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