Septembre
2003
Un
supérieur religieux et un chef d'entreprise n'ont
pas les mêmes critères quand ils portent
un jugement sur leur organisation. Une communauté
de personnes âgées, d'un point de vue religieux,
peut être considérée comme une communauté
vraiment vivante en dépit de l'âge. En
faisant référence à des statistiques
que je trouve inquiétantes, j'avais aussi précisé
que, pour moi, il ne s'agissait pas d'absolutiser les
chiffres. Dans quelques années,
notre congrégation ne comportera peut-être
que 700 membres. En soi, il n'y a rien de tragique à
cela. Si elle sait pourquoi elle existe, si elle reste
fidèle à l'Evangile et aux intuitions
de son fondateur et si elle est attentive aux pauvres,
alors tout va bien. Dans notre prière
pour la Société, la première chose
que nous demandons à Dieu, n'est pas qu'elle
augmente en nombre mais qu'elle
se laisse guider par Dieu, par sa parole, par
son appel. Apprenant la mort de Mgr Epalle aux Iles
Salomon, assassiné comme Pierre Chanel, le Père
Colin cita l'histoire de Gédéon qui devait
vaincre les Madianites avec seulement 300 hommes. "
Et je trouverai bien encore trois cents braves qui,
comme Gédéon, ne boiraient que dans le
creux de leur main" (ES, 110, 6).
Ce
n'est pas la même chose que de se résigner
à nous voir devenir moins nombreux. En effet,
la deuxième chose que nous demandons dans la
prière pour la Société est que
le Seigneur l'aide à grandir. S'Il
désire que nous accomplissions la mission donnée,
Il nous donnera les hommes pour ce faire. Mais
non pas sans notre aide.
Pour rester saine, toute congrégation doit avoir
environ 15% de ses membres profès en formation.
A présent nous en avons environ 7,5%. Les
nouveaux membres sont attirés par la sainteté
de la vie, par les défis de la mission et comme
l'ont noté plusieurs correspondants, par la qualité
de notre vie communautaire. Aussi devons-nous
définir nos priorités et préciser
les étapes pour les atteindre. C'est pourquoi,
dans ma lettre de juin, je mentionnais les ateliers
de réflexion stratégique réalisés
cette année par notre administration. Le prochain
se tiendra les 4 et 5 septembre.
Plusieurs
confrères ont également souligné
combien il est important qu'une fois encore nous soyons
d'accord sur ce que nous sommes et sur ce qu'est notre
mission première. Mais, comme le dit l'un
d'entre eux, il ne suffit pour cela d'une lettre du
supérieur général ou d'un article
d'historien. Dans le long terme, dit-il, l' important
n'est point tant le choix du ministère de l'éducation,
de celui des paroisses, ou d'un ministère d'action
sociale ou autre mais tout simplement
d'être mariste. Et cela, nous ne pouvons
le découvrir qu'en écoutant
ensemble et intensément ce que l'Esprit Saint
veut nous dire ici et maintenant. Et ce confrère
de citer Jean Paul II qui, dans sa lettre sur le Rosaire,
nous invite à "contempler le Christ à
l'école de Marie".
Je
n'ai que peu de choses à ajouter à cela.
Il en va de l'être profond
de notre congrégation. Finalement, "c'est
l'Esprit qui donne la vie" (Jean 6/63). Mais nous
ne pouvons oublier le corps. Avec son système
nerveux, ses gestes, ses expressions, le corps est le
véhicule de l'âme. L'esprit
d'une communauté s'exprime dans ses objectifs,
ses pratiques, son travail et son style de vie.
Ce qui était dit dans ma lettre de juin sur les
stratégies de renouveau de notre congrégation,
voulait parler de ces deux aspects : corps et âme.
Avec
mes salutations chaleureuses, depuis Rome, et la bénédiction
du Seigneur à l'occasion de la prochaine fête
du Saint Nom de Marie.
Jan
Hulshof s.m.
Supérieur
général
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