La Passerelle 1
AccueilLe PasseurLa PasserelleLettres Rome

La Passerelle 1 
La Passerelle 2 
La Passerelle 3 

 

Porteurs d'une espérance
Tu n'es pas un étranger !
Les sacrements ne "servent" à rien !
Peu importe que tu aies ou non reçu la confirmation
Viens écouter !
Je n'ai pas besoin de Dieu...
C'est l'amour que je veux
Lever les yeux au ciel ne fait pas planer
"Il faut avoir la foi !"

 

 

 

 

 

 

 

Porteurs d'une espérance

"En Jésus, un jour, Dieu nous a rejoints.

A l'ascension, celui-ci nous a remis un flambeau, il nous a passé le "relais". Chrétiens, nous sommes porteurs d'un message, d'une espérance, d'une mission. Que faire - au nom du message, de l'espérance et de la mission qui nous sont confiés - pour qu'évolue la situation ?

Le message est celui de l'Evangile qui nous révèle qui est Dieu en vérité, et qui nous sommes. A cette lumière nos vies prennent sens. La vie vaut la peine d'être vécue, nous sommes introduits dans une dynamique nouvelle dans notre rapport aux autres et avec le monde.

"A tout moment, nous subissons l'épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés; nous sommes désorientés, mais non pas désemparés; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés; terrassés, mais non pas anéantis... C'est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l'homme extérieur va vers sa ruine, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos épreuves du moment présent sont légères par rapport au poids extraordinaire de gloire éternelle qu'elles nous préparent..." 2 Co 4, 8-...17

Nous sommes porteurs d'une espérance parce que nous savons que, du rocher, Dieu peut faire jaillir la source jaillissante, et de la mort la vie; parce que nous avons foi en l'homme et que nous croyons que du pire peut jaillir le meilleur.

"Je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force, Jésus Christ notre Seigneur, car il m'a fait confiance en me chargeant du ministère, moi qui autrefois ne savais que blasphémer, persécuter, insulter..; Mais le Christ m'a pardonné : ce que je faisais, c'était par ignorance, car je n'avais pas la foi; mais la grâce de notre Seigneur a été encore plus forte... Voici une parole sûre, et qui mérite d'être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs; et moi le premier, je suis pécheur..." 1 Tim 1, 12-...16

Nous sommes chargés d'une mission : être le levain qui, enfoui dans la pâte du monde, fait lever un monde nouveau. Être "le sel de la terre" : pour trop de gens la vie n'a plus de saveur... Nous avons la responsabilité de redonner à chacun le goût de vivre à plein en leur donnant de découvrir, entre autres, qu'on ne goûte jamais autant la joie de vivre que quand on a fait le choix de donner sa vie et non de la garder pour soi; Nous sommes appelés à être une lumière qui brille pour tous ceux qui marchent comme "dans l'obscurité", une lumière qui éclaire un chemin et rallume l'espoir

..."alors, en voyant ce que vous faîtes de bien, ils rendront gloire à votre père qui est aux cieux" Mt 5, 13-16

Trop de chrétiens croient que pour plaire à Dieu il suffit de bien faire ses prières.

La prière n'est pas un but en soi, mais le moyen d'être plus attentifs à Dieu, de trouver en Lui force et lumière afin de remplir notre mission dans ce monde.

 

 

 

 

 

Service Rapid'

"On voudrait un baptême" ( "une 1ère communion" ou "une messe pour grand-mère" )...

Certains passent parfois "leur commande" par téléphone à la Paroisse, ne se rappelant qu'elle existe que lorsqu'ils ont besoin de quelque chose. Et c'est toujours urgent ! Si chacun avait un rapport aussi "occasionnel" avec l'Eglise, y aurait-il encore une Eglise ? Sans communauté se réunissant pour la prière, il n'y aurait plus de paroisse, plus de prêtre, personne pour faire le catéchisme et assurer la transmission de la foi, et le lieu de culte ne serait plus qu'une ruine.

"Vous n'êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes; et la pierre angulaire, c'est le Christ Jésus lui-même" Eph. 2, 19-20

Combien de fois suis-je venu à la messe dans le but d'écouter Dieu et de lui soumettre ma vie ? Je suis venu à l'occasion d'un mariage, d'un enterrement, d'une première communion. Je suis venu pour Pierre, Jacques ou Jean, je suis venu pour telle ou telle fête parce que ça fait partie des usages... Quand suis-je venu à l'église avec la faim de la Parole de Dieu, le désir de renaître en Lui ?

"La religion, c'est de la fumisterie !"

Non ! "Certaine religion" peut-être. Jésus a lutté toute sa vie contre une religion faite de "gestes religieux" sans que les coeurs soient à Dieu. Ce n'est pas "la religion" qui va changer le monde, mais le Christ.

Quelle place fais-je à Dieu dans ma religion, dans ma vie, dans ma journée, ... dans mon coeur ?

La première communion ou la confirmation, ça représente quoi pour toi ? Pour l'Eglise se sont des étapes importantes, des départs dans une relation nouvelle avec Dieu, au sein de l'Eglise. Mais le milieu qui nous forme est le milieu familial bien avant tout autre et, ce qui devrait être une avancée significative dans la foi ne risque-t-il pas, parfois, de n'être qu'un beau feu d'artifice ?

Le moule familial laisse au fond de chacun une empreinte quasi indélébile; Ce peut être "un sillon", ou "une ornière".

Le milieu familial peut imprimer en nous ce sillon qui va nous faire accueillant à tout ce qui vient de Dieu, et ce qu'Il viendra y semer portera du fruit en abondance.

Mais le milieu familial peut inscrire en nous aussi certains faux-plis qu'il sera extrêmement difficile de faire disparaître, si ce n'est une farouche volonté de le faire ( la "bonne volonté" ici ne suffit pas ). C'est un peu comme une ornière où l'on se serait engagé en suivant les traces de ceux qui nous ont précédés, et dont on aurait les plus grandes peines à sortir. Il y a de fortes chances que nos enfants suivent nos traces et que, si nous ne mettons pas les pieds à l'église, ils ne les mettent pas non plus.

Alors baptême, première communion, confirmation, mariage religieux n'auront absolument aucun sens, parce qu'ils ne seront pas un "lien resserré avec Dieu" : ils n'apporteront aucun changement dans leur vie et seront parfaitement inutiles.

 

 

 

 

 

 

 

 

A quoi ça sert ?

Ça sert à quoi le baptême ? ça sert à quoi la communion ? ça sert à quoi de se marier à l'église ?

Ça ne sert à rien !

Les sacrements : un engagement

Si on demande le baptême, pour soi ou un de ses enfants, ce n'est pas "parce que ça sert à quelque chose", mais parce qu'on sait au fond de soi que Jésus est "le Chemin, la Vérité et la Vie" et qu'on veut engager sa vie ou celle de son enfant derrière le Christ. Si on ne se met pas à son écoute, si on n'engage pas sa vie sur son Chemin, ça ne sert à rien ! Par le baptême on s'engage sur un chemin d'illumination et de croissance avec le Christ; et l'Eglise nous accompagne sur ce chemin.

Le parrain, la marraine, représentent cette Eglise qui nous accompagne. C'est quelque chose d'extraordinaire que d'aider quelqu'un à se construire sur le Christ, à trouver son plein épanouissement en Lui. Ne pas prendre pour parrain ou marraine quelqu'un qui n'a pas choisi de se construire lui-même sur le Christ ! On ne va pas choisir un manche à balai pour faire un manche de pelle !

Pas une poudre de Perlin-Pinpin

Certains ont arrêté de communier parce que ça ne changeait rien dans leur vie...

La communion ce n'est pas un comprimé de Doliprane, ni une pilule de Viagra ! Le comprimé de Doliprane, on attend qu'il agisse. Le Christ, Lui, nous aide à nous reconstruire, à nous relever, à avancer, à devenir des hommes. Il est un peu comme le kiné qui - avec patience - nous accompagne dans nos efforts pour retrouver le plein usage de nos membres. Si je ne veux pas me lancer dans cette longue rééducation, dans ces coûteux efforts - avec la volonté de "renaître" - mieux vaut annuler le rendez-vous !

La communion c'est une affaire de foi, c'est-à-dire de confiance. J'appelle à mon secours celui que je sais seul capable de me remettre debout, décidé à faire "tout ce qu'il me dira". Communier, c'est vouloir "avancer avec".

Passer à l'église ?

De la même façon ça "ne sert à rien" de se marier à l'église. ça ne changera rien à ma vie de couple si je ne fais pas de mon mariage le point de départ d'une relation nouvelle avec Dieu.

Si je ne met pas mieux à l'écoute de Sa Parole, si je ne laisse pas plus de place à la prière dans ma vie, Dieu - malgré tout son désir de m'aider- ne pourra rien pour moi, ...

simplement parce que je me refuse à me tourner vers Lui,

à L'écouter !

 

 

 

 

 

 

 

 

Peu importe qu'on ait reçu ou non la confirmation...

Des Galates avaient reçu l'Esprit-Saint. Et, au lieu de se laisser conduire au souffle de cet Esprit qui fait les hommes libres, un jour ils ont préféré "la sécurité de la Tradition" en demandant la circoncision. L'Esprit, on ne sait pas où il va bien pouvoir nous conduire, avec la Tradition on sait à quoi s'en tenir !

Ça met Paul en colère : "Vous qui pensez devenir des justes en pratiquant la Loi, vous vous êtes séparés du Christ, vous êtes privés de sa grâce. (...) Dans le Christ Jésus, peu importe qu'on ait reçu ou non la circoncision : ce qui importe, c'est la foi agissant par la charité".

Si tu avais demandé la confirmation comme certains Galates ont demandé la circoncision "pour la satisfaction de suivre la Tradition", comprends que "ce qui importe, c'est la foi agissant par la charité".

( relire Galates 5, 1-6 )

 

 

 

 

 

 

 

 

Viens écouter !

Quand arrive enfin une lettre attendue, toute la famille est rassemblée, tendue, les yeux tournés vers celui qui va lire, épiant, interprétant ses réactions : un temps de silence, un froncement de sourcil, une hésitation, un sourire. Chacun vit - à travers lui - la découverte des nouvelles qui viennent d'arriver. Et si celui qui lit, lit mal, il se voit bien vite la lettre arrachée des mains !

La Parole de Dieu, c'est Dieu lui-même qui vient nous visiter.

"Les textes sacrés ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, celle qui conduit au salut par la foi que nous avons en Jésus-Christ. Tous les passages de l'Ecriture sont inspirés par Dieu; celle-ci est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice; grâce à elle, l'homme de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu'il faut pour un bon travail". 2 Tim 3, 15-17

Dans beaucoup de nos communautés, le Peuple de Dieu n'est plus en contact avec celui-la même qui nous a convoqués ! Ce que Dieu nous dit passe dans l'indifférence générale. On est là, mais on est "ailleurs" !

On ne doit pas confier la lecture de la Parole de Dieu à n'importe qui, à la dernière minute.

Si on t'a demandé de faire une lecture et que cette lecture n'éveille rien en toi : refuse ! Si tu en es resté "à la surface" comment pourrais-tu en faire découvrir "la profondeur", la richesse, la saveur !

Il faut avoir médité la lecture avant de pouvoir la proclamer comme "bonne nouvelle".
Il faut s'être laissé touché par elle, s'être senti interpellé. Quand je proclame la Parole de Dieu, je ne lis pas un texte : je partage une expérience, une découverte; tout en lisant je revis ce que cette Parole a déclenché en moi. C'est une lecture publique et, en même temps, une lecture intensément privée.

La Parole de Dieu ne peut laisser indifférent.

 

 

 

 

 

 

 

 

"Je n'ai pas besoin de Dieu"

"Dieu n'existe pas : c'est une invention des hommes". "Ce n'est pas Dieu qui a créé l'homme, c'est l'homme qui a créé Dieu". J'ai entendu cette citation de Marx en tribu, dans la bouche d'un homme que j'estime. Il ajoutait qu'il n'avait pas besoin de s'inventer un Dieu pour lui venir en aide : il n'avait pas besoin de Dieu.

Pour ma part, j'avoue que j'ai besoin de Lui !

Lorsque je suis découragé de l'attitude de certains, c'est de Lui que j'apprends à les aimer encore et encore. Dans les moments où j'ai envie de "laisser tomber", c'est lui qui me donne le courage de continuer. De Lui j'apprends à ne pas rester à la surface des gens, mais à voir plus loin, plus profond : l'homme, la femme en attente d'un peu de chaleur pour émerger et déployer ses possibilités.

J'aime le regard silencieux qu'il pose sur moi : devant Lui je peux exister tel que je suis - avec ma misère, avec ma fatigue - sans avoir à jouer un rôle, sans avoir à soigner la façade.

C'est vraiment un Maître. Son enseignement bouscule qui veut atteindre sa pleine dimension d'homme : par lui on est appelé à servir et non à se faire servir; il révèle que celui qui garde sa vie pour lui, la perd; que la religion ne sert à rien si elle ne fait pas de moi un homme plus aimant; que je ne dois pas juger les autres, pardonner 70 fois 7 fois...

Sans Lui, me faisant le centre du monde, usurpant la place de Dieu, je deviendrai vite... un guignol !

 

 

 

 

 

 

 

 

Culte : danger !

Dieu n'attend pas de ses enfants qu'ils lui rendent un culte ! Il attend d'eux un amour qui réponde à son amour. Il ne s'agit pas, le dimanche, de "faire le culte", mais de s'ouvrir à l'amour de Dieu, de l'écouter, de découvrir ses attentes afin de prendre notre place dans son projet.

Pas question donc de se contenter de chanter ou de réciter des prières : d'abord écouter ! La Parole de Dieu doit avoir la première place dans nos assemblées sans prêtre. La lire lentement : elle doit être non seulement entendue mais rejoindre le coeur de chacun.

Eviter tout ce qui est artificiel : comme nous, Dieu a horreur de tout ce qui est artificiel, des mots qui ne sont pas l'expression du coeur. Sommes-nous sourds et aveugles, sommes-nous indifférents à tout ce qui se passe autour de nous ? Avons-nous un coeur de pierre ? Comment se fait-il que l'on fasse si rarement écho, dans la prière universelle, de ce qui se passe autour de nous ? Imaginerions-nous que ça n'intéresse pas Dieu ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Lever les yeux au ciel ne fait pas planer !

Lever les yeux vers le ciel ne fait pas oublier les choses de la terre, bien au contraire !

La foi appelle à s'impliquer dans un monde qui nous est confié. On aura des comptes à rendre. Par contre, ne seraient-ce pas ceux qui refusent de lever les yeux au ciel que l'on trouverait parfois en train de "planer" ?

Abandon de la foi et renfermement sur soi sont très souvent liés. Mais c'est comme l'oeuf et la poule : on ne sait pas lequel des deux produit l'autre. Il est sûr que Dieu nous invitant à nous oublier nous-mêmes pour penser d'abord aux autres, ceux qui refusent de se laisser remettre en question par Dieu risquent de se centrer sur eux-mêmes : c'est "moi" qui vais compter d'abord... Et cette phrase mystérieuse de Jésus "celui qui veut garder sa vie la perd, et celui qui la donne la trouve" se trouve magnifiquement illustrée sous nos yeux : les gens les plus vivants dans la tribu sont ceux qui "donnent leur vie", les plus "éteints" ceux qui "se la gardent".

Comme on ne peut définir qui, de l'abandon de la foi ou du repliement sur soi génère l'autre, il faut agir sur les deux ensemble : reprendre les chemins de la foi et lutter contre la tendance au centrement sur soi-même.

Un des signes les plus flagrants du centrement sur soi : l'alcool. A travers l'alcool on cherche son plaisir, quelques puissent être les désagréments causés autour de soi, fut-ce auprès des êtres qu'on aime : son plaisir avant tout !

Si quelque chose s'est éteint ou s'est refroidi en moi, ne serait-ce pas parce que j'aurais simplement oublié d'entretenir le feu ? Pour qu'il reprenne, ne suffirait-il pas "de rapprocher les bois", de me rapprocher, de me remettre en contact avec Celui qui est venu "apporter un feu sur la terre", un feu qu'il lui tarde de voir allumé.

 

 

 

 

 

 

 

Intérêt de s'accrocher !

"Lorsque la cloche sonne, c'est un calvaire", "faut avoir la foi pour venir à la messe !"... C'étaient des réflexions de jeunes à notre temps de renouveau paroissial...

Eh! oui, il faut avoir la foi pour venir à la messe : il est évident que, sans la foi, la messe n'a aucun sens ! Tout comme, sans la foi, aucun des autres sacrements n'a de sens...

Il est sûr que si je veux rester le seul maître de ma vie, je ne puis qu'être dérangé par Celui qui ne cesse de me dire que je suis le maître de ma destinée, qu'aujourd'hui je peux choisir l'eau ou le feu, la vie ou la mort. Se tenir sous le regard aimant de Celui qui nous fait responsable est parfois... insupportable !

Il "ne se passe rien" à la messe ? Les paroles du Magnificat sont explicites : "il comble de biens les affamés; les riches repartent les mains vides". Si je suis venu pour Le rencontrer, avec un coeur de pauvre, je ne repars pas les mains vides ! Si au fond de moi je n'ai que faire de Sa Parole, jamais celle-ci ne pourra me rejoindre dans la profondeur de ma vie.

Pour que la messe me parle à nouveau, comme dans un couple qui a pris un coup de vieux, ça dépend essentiellement de moi. Il me faut renouer tous mes liens avec Dieu. Réapprendre à lui parler et à l'écouter. Ce n'est pas évident : il est tellement plus facile de faire le sourd et de grommeler sur l'autre. Je dois faire l'effort de me mettre en présence de Dieu : tourner mon regard intérieur vers Lui, lui dire ce qui se passe en moi, lui demander secours, lumière en sachant qu'Il n'est qu'Amour.

 


fx.devivies@ddec.nc