En 1980, la Société
de Marie décida d'ouvrir de nouvelles missions. L'idée
centrale qui prédominait était de favoriser l'implantation
de la S.M. dans des parties du monde où nous n'étions
pas, et de développer notre charisme, à travers l'inculturation
et le souci de faire germer des vocations. Le
choix s'était porté sur le Brésil et les Philippines.
Les premiers maristes arrivèrent
donc au Brésil un peu avant Noël 1981. Ils furent accueillis
au départ par les Frères Maristes qui y sont très
présents depuis fort longtemps. Rapidement les Pères
rencontrèrent les Soeurs Maristes qui étaient venues
cinq ans plus tôt.
Il importait de choisir
un champ d'apostolat qui soit un terrain propice pour permettre
à de jeunes brésiliens de découvrir l'esprit
mariste, en conformité avec la pensée du Père
Colin : "Construire l'Eglise là où elle n'existe
pas et accepter des secteurs apostoliques où personne ne
voulait aller." Nous
voulions porter notre préoccupation vers les jeunes et vers
l'éducation sous toutes ses formes. Actuellement, nous sommes
présents dans quatre régions différentes du
Brésil.
Dans
le Sud, à Curitiba, nous sommes responsables de la Pastorale
universitaire à l'Université Catholique, administrée
par les Frères Maristes. Notre
propre communauté est un lieu de formation initiale pour
les jeunes : dix font des études de philosophie. Près
de Curitiba se tient le noviciat international d'Amérique
Latine qui comprend quatre jeunes du Pérou, du Venezuela
et du Brésil. Nous avons deux jeunes profès brésiliens
qui étudient la théologie au Mexique, à Guadalajara.
A
Sao Paulo, métropole de 18 millions d'habitants, nous desservons
trois paroisses dans la périphérie. Quand les maristes
ont accepté cette mission, il n'y avait pas de structures
paroissiales. Notre
tâche est de nous désengager peu à peu de ces
communautés qui parviennent à maturité, laissant
au diocèse le soin de poursuivre la tâche. Comme
le Père Colin souhaitait que nous ne restions pas très
longtemps dans un même lieu, nous devons avoir le souci de
répondre à des besoins plus pressants.
A
Belo Horizonte, dans le Minas Gerais, la présence mariste
est beaucoup plus diversifiée dans ses choix pastoraux. Si
nous apportons une aide en paroisse en fin de semaine, nous développons
tout un travail pastoral dans le monde carcéral et auprès
de jeunes en difficultés, en situation de risque. Un des
Pères oriente son ministère dans l'accompagnement
spirituel et anime des retraites.
Dans
le Nord-Est, une des régions les plus pauvres du Brésil
du fait de la sécheresse et des inégalités
sociales, trois Pères maristes sont au service d'un diocèse,
ayant en charge six paroisses d'un rayon de 120 km... La
vie de ces populations nous interpelle constamment. Même devant
de nombreux défis, nos communautés sont toujours pleines
de jeunes et d'enfants. Nos laïcs sont sans cesse en recherche
de formation pastorale et théologique, ne se contentant plus
de manuels traditionnels. Aussi
les maristes assument un rôle de promoteur d'un "laïcat
formé" dans l'Eglise. Voir le laïc assumer véritablement
son rôle dans l'Eglise est une manière de vivre "inconnu
et comme caché". Notre mission n'est pas d'être
des personnes mises en avant mais, discrètement, contempler
les fruits de notre travail dans l'effort de responsabiliser les
laïcs qui sont avec nous. Nous
travaillons beaucoup à promouvoir une pastorale des vocations
qui engage des jeunes à servir l'Eglise au Brésil
d'une manière très spéciale : "à
la manière de Marie". Quelques-uns nous rejoignent et
commencent à attirer d'autres jeunes pour vivre avec nous
d'une manière spécifique l'Evangile.
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