Dans
notre région à l’approche de la Semaine Sainte, il n’a pas été nécessaire de
beaucoup faire appel à l’imagination pour donner un but concret à l’effort
de Carême en matière de partage et de solidarité. Le super-cyclone « Pam »
qui a frappé le diocèse de Port-Vila, Vanuatu, les 13, 14 et 15 mars 2015,
particulièrement Efaté et les îles du sud avec des rafales à plus de 300
kilomètres à l’heure a laissé une situation encore plus impressionnante que
le cyclone « Uma » de février 1987 qui faisait référence jusqu’à présent.
Une semaine avant, je me trouvais de passage à Port-Vila en route pour Suva
à Fidji, où j’ai participé les 12 et 13 mars au Conseil permanent de la
conférence épiscopale avec Mgr John-Bosco Baremes et le nouveau Cardinal
Soane Patita Paini Mafi, président de la CEPAC. Par internet nous suivions
avec inquiétude depuis quelques jours la croissance du phénomène
météorologique hors normes ; compte tenu de la canicule qui l’a précédé, son
intensité était prévue, seule sa trajectoire restait une relative surprise,
et ce fut la pire pour ce qui est du Vanuatu.
En une trentaine d’heures apocalyptiques, plus de la moitié de la population
du Vanuatu, 166.000 personnes se retrouvèrent sans abris et sans ressources
dans un pays ravagé par l’ouragan. La mise en alerte préalable très efficace
par les autorités locales et l’expérience de la population face à ces
catastrophes naturelles trop fréquentes expliquent sans doute la limitation
des pertes en vie humaines, moins d'une dizaine, qui a retenu l’attention
des spécialistes.
C’est seulement le lundi suivant que Mgr Baremes a pu rejoindre son diocèse
dévasté, mais déjà les dispositifs de secours et de solidarité locaux,
régionaux et internationaux étaient activés sans retard (ONU, Australie, NZ,
France, NC, dans le cadre des Accords « Franz », Croix Rouge, Caritas
Oceania, et autres ONG… Un véritable pont aérien fut établi sur l’aéroport
de Port-Vila. Le bilan pouvait commencer avec le rétablissement des
communications, le soin des victimes, l’apport d’eau potable, de nourriture
et d’abris rudimentaires.
La semaine suivante du 23 au 27 mars je pouvais rejoindre, à nouveau,
Port-Vila avec M. Robert Le Borgne le responsable de la cellule « Urgence »
du Secours Catholique de Nouméa afin de participer au mieux aux opérations
de secours et de préciser dans quels domaines et de quelle façon le diocèse
de Nouméa pourrait aider celui de Port-Vila dans cette épreuve. Dans un
premier temps, par nécessité et pour une meilleure efficacité globale au
service de l’ensemble de toute la population, il a été retenu d’inscrire
notre action d’urgence et celle de Caritas Oceania dans la coopération avec
les pouvoirs publics et la Croix-Rouge. Cela devrait durer au moins six
mois, le temps que les champs et les jardins dont vivent habituellement des
ni-vanuatus soient remis en production (légumes, manioc, kumalas, etc…)
pendant lesquels il sera nécessaire de poursuivre l’effort de solidarité
pour éviter le risque de famine à la population du Vanuatu sans oublier le
rétablissement d’un minimum d’abris selon les codes traditionnels.
Par ailleurs, en vue de la réhabilitation des structures propres du diocèse
de Port-Vila, écoles, dispensaires, églises, presbytères, etc. une aide de
plus longue durée va devoir être organisée en précisant les plans à plus
long terme.
Merci déjà à celles et ceux qui se sont mobilisés pour assurer cette
solidarité humaine et chrétienne avec notre diocèse « le plus prochain ».
Peut-être dans quelques semaines, les médias, toujours en quête de nouveauté
et de sensationnel auront-ils oublié le Vanuatu et les victimes de « Pam »,
il importera alors de maintenir notre effort pour assurer à nos voisins une
solidarité efficace et durable.
+ Michel Marie
Calvet, Archevêque de Nouméa
N.B.1-
Merci aux Pères Benedicto Manacen et Jean Rodet de la maison régionale
mariste de Paray à Port-Vila qui m'ont fait passer le grand nombre des
photos d'après "Pam" ainsi qu'à Monsieur François qui me les a transmises
sur clé USB à Nouméa. + M.C.
N.B. 2- Merci à ceux qui nous ont fait parvenir des aides destinées au diocèse
de Port-Vila, et tout particulièrement les suivants: le diocèse de Papeete, le diocèse
des Îles Marquises, Caritas Oceania, la Délégation NC du Secours Catholique, la commission CEPAC CCJD, la Conférence Épiscopale
Italienne,... +M.C. |